Le mot greenwashing est de plus en plus populaire et reconnu du grand public, mais il ne date pourtant pas d’hier : il a été en effet créé dans les années 90 par des ONG qui souhaitaient dénoncer certaines pratiques. Aujourd’hui, cette technique de communication reste encore très utilisée, et ce dans tous les domaines : mode, beauté ou encore énergie.
Définition du greenwashing
Le greenwashing est issu du mot –green (vert en anglais) et –washing, en référence au “brainwashing” (lavage de cerveau). Concrètement, il s’agit d’une technique marketing consistant à mettre en valeur des arguments écologiques ou durables pour améliorer son image de marque ou vendre des produits ou des services alors qu’en réalité la marque n’est pas vraiment (ou pas du tout !) engagée envers ce qu’elle met en avant. Le greenwashing, en plus de tromper le consommateur, fait également de l’ombre aux entreprises réellement engagées et qui peuvent le prouver.
Comment lutter contre le greenwashing côté consommateur ?
De jolis packagings verts, des mentions “made in France” ou “98% naturel”, un shampoing à l’huile d’argan qui n’en contient qu’à peine 1%, un t-shirt de fast fashion estampillé “there is no planet B”…si vous prenez quelques minutes pour observer les pubs et produits du quotidien, vous verrez que beaucoup de marques surfent sur la tendance durable, bio et écologique.
Mais combien d’entre elles peuvent justifier réellement des arguments qu’elles mettent en avant pour vendre leurs produits?
Le greenwashing est très utilisé chez les grands groupes industriels, mais aussi dans les plus petites entreprises. On le retrouve actuellement énormément associé aux boutiques de dropshipping, qui fleurissent un peu partout sur la toile et dont les publicités Facebook inondent nos fils d’actualité. Mais comment faire pour lutter contre le greenwashing et acheter de façon plus responsable ?
En général
Dès que vous souhaitez acheter un produit ou un service, ne foncez pas tête baissée, même si le packaging et les arguments commerciaux sont particulièrement attrayants ! Prenez le temps de vous renseigner : composition du produit, pays de fabrication, présence d’un label, prix, nom du fabricant…vous aideront à décrypter si la marque est vraiment sincère ou si au contraire il ne s’agit que de greenwashing. Si les informations manquent, n’hésitez pas à contacter la marque pour lui faire part de vos questions ! Si elle ne répond pas ou reste vague, ce n’est généralement pas bon signe…
Quelques phrases qui ressemblent beaucoup à du greenwashing :
“Imaginé, designed, born in Paris” – ces termes prêtent à confusion dans notre esprit de consommateur en jouant sur l’image française. Si nous n’en sommes pas conscients, mettre en avant ces termes laisse à penser que les produits de la marque sont fabriqués dans l’hexagone, vous pensiez peut-être investir dans le savoir-faire local, hors il n’en n’est rien ! Au contraire, si ces mots sont mis en avant vous pouvez être sûrs que les produits ne sont pas fabriqués en France !!
“Collection capsule éco-responsable ou solidaire” à petits prix – mais par contre on n’insiste pas sur où, comment et dans quelles conditions sont fabriqués ces produits… Et le reste des 1 001 produits référencés hors “gamme éco”? Faire des collections capsule éco renforce encore plus le fait que le reste de leur gamme est fabriqué dans une démarche fast-fashion (sur-production, matières écologiques mélangées à des matières premières polluantes comme le polyestère/polyamide…)
“Emballage en plastique recyclable ou recyclé” – notamment dans les cosmétiques ou pour les bouteilles d’eau plastique. Ceci n’est pas un argument éco-responsable. Premièrement, on continue à utiliser de la matière issue de la pétrochimie. Deuxièmement, un plastique déjà recyclé ne peut plus être recyclé. Troisièmement, si recyclable, cela ne garantit pas que l’emballage sera correctement recyclé. Une fois dans la poubelle de tri, comment savons-nous si le produit sera proprement recyclé ? En France, 25% des plastiques finissent incinérés ou enfouis en fin de vie. Favorisons le plus possible les marques qui proposent des cosmétiques solides sans plastique comme Lamazuna ou les marques qui se chargent directement de recycler/revaloriser (pour de vrai) ou de re-remplir ses contenants comme oOlution.
“On plante des arbres” – Que ce soit une campagne de communication axée autour d’un projet de plantation d’arbres ou “pour chaque achat, un arbre est planté”, si les produits vendus ne sont pas fabriqués dans des matières écologiques et/ou confectionné à l’autre bout du monde sans aucune transparence sur les conditions de travail, alors là c’est la crème de la crème du greenwashing.
Encore plus d’exemples ici.
Agir contre le greenwashing dans la mode
Le greenwashing dans la mode est de plus en plus répandu. On peut citer par exemple la marque H&M – une des enseignes reines de la fast fashion – qui se targue de devenir une marque de mode “durable”, avec une catégorie dédiée sur son e-shop. Mais la fast-fashion peut-elle réellement devenir durable et préserver l’environnement ?
Pour éviter les marques de mode qui pratiquent le greenwashing, pas de secret : il vous faut vous renseigner au maximum sur les matières premières utilisées (lire le guide des matières écologiques vs conventionnelles), leur mode de production et le pays dont elles proviennent, les conditions de travail des employés ou encore la présence d’un label (ex: coton biologique certifié GOTS, matière recyclée certifiée GRS ou encore viscose EcoVero, Tencel Lyocell ou Tencel Modal).
Vous avez du mal à trouver des marques réellement engagées et soucieuses de l’environnement ? Retrouvez sur bloomers.eco notre Répertoire de marques éthiques pour vous aider à faire le bon choix !
Mieux choisir ses soins cosmétiques
S’il y a bien un secteur où le greenwashing est présent, c’est bien le secteur de la beauté ! Avec l’essor de la beauté bio et naturelle de plus en plus demandée par les consommateurs suite à plusieurs enquêtes menées sur les ingrédients qui composent nos soins, de nombreuses marques jouent sur cette tendance.
Plusieurs astuces existent pour éviter de tomber dans le piège du marketing, comme nous l’explique Julien de la boutique Slow Cosmétique :